Syndicat Vallée Vézère


Aubas et la Vézère : une grande histoire d’amour

Aubas et le syndicat de la Vallée Vézère

 

À l'est du département de la Dordogne, en Périgord noir, la commune d'Aubas s'étend sur 17,53 km2. Elle est traversée du nord au sud-ouest par l'un des principaux affluents de la Dordogne, la Vézère qui, en deux endroits lui sert de limite naturelle. « Entre la commune d’Aubas et la Vézère, c’est une grande histoire d’amour. Nous sommes situés sur les deux rives de la rivière en amont de Montignac. Notre commune commence au « bout du monde », au pied de la falaise.

 

Aubas et sa célèbre écluse

« Une écluse fut bâtis à Aubas pour la navigabilité sur la Vézère, mais celle-ci n’a jamais servi, parce qu’une ligne de chemin de fer fut construite en même temps. C’est grâce à plusieurs barrages sur tout l’itinéraire de la Vézère (Montignac, Saint Léon sur Vézère…), qu’il y a toujours eu de l’eau. Elle était navigable jusqu’à Limeuil. Nous sommes le seul endroit à avoir de l’eau tout le temps, parce que nous avons encore notre barrage. C’est le seul encore existant. Tous les autres ont été rasés. Le barrage a d’abord été un moulin, puis une usine électrique. Le village a donc été électrifié très tôt. Elle fut la première usine électrique à fournir Sarlat. Dans les années 60, la centrale a été racheté par EDF afin d’en faire un barrage expérimental. Lorsqu’il y avait une crue, il fallait que le barrage s’efface. Ils avaient donc mis un boudin rempli d’eau de 7mm d’épaisseur, qu’ils vidaient lorsqu’il y avait une crue et remplissaient à nouveau après. Mais ils n’avaient pas prévu que des troncs d’arbre descendaient et parfois le perceraient. Le boudin a longtemps continué à fonctionner avec des rustines. Ils n’ont jamais pu gagner de l’argent, alors ils l’ont vendu à un privé, qui lui en a gagné. Celui-ci a mis des éléments en métal de 2 mètres de longs qu’il levait avec des vérins. Il a fini, à son tour, par revendre le barrage. Le nouveau propriétaire a mis de gros moyens financiers afin de le développer : 20 vérins, une quatrième turbine, des grilles afin de ne pas tuer les poissons. A chaque fois qu’il faut faire des travaux, c’est une opération de titan. Il faut attendre l’été, obtenir les autorisations. Et après avec des pelleteuses, il faut fermer la rivière. L’eau passe alors dans l’écluse qui se trouve sur l’autre rive. »

 

Se baigner à Aubas dans la Vézère ?

« Les habitants d’Aubas, qui sont de la génération de ma mère (96 ans) et d’un peu après, savent tous nager. Mais celle qui suit ne sait pas. Parce qu’entre temps, il y a eu l’installation de la papeterie. Lorsque j’avais 10 ans, sur la Vézère, il passait une épaisse couche de mousse jaune de pollution. Après, la papeterie a fait des efforts. Mais ils ont mis 15 ans. Donc il y a toute une génération qui ne s’est pas baigné dans la Vézère. Les gens se sont habitués à ne plus se baigner à Aubas, alors que la papeterie ne pollue plus. La papeterie ne fait même plus la pâte à papier. Ils se servent juste de l’eau pour refroidir les machines. Nous avons eu de gros problèmes de pollution, mais cela n’existe plus. »

 

Projet ambitieux d’aménagement de la Vézère

« La Vézère est très importante pour nous. Malgré ce que l’on peut penser, nous ne sommes pas une commune touristique. Mais nous sommes en train d’y parvenir. Le château de Sauveboeuf nous a ouvert la voie. Aujourd’hui, il se visite. Beaucoup de gîtes sont apparus. Nous avons un gros projet de bras de contournement du barrage. Nous souhaitons faire un parcours de 300 mètres et d’y installer un stade nautique. Le syndicat a payé l’étude sur la nature du sol afin de savoir si il était possible de creuser. La communauté de communes a lancé une étude sur la faisabilité technique. Nous attendons les résultats avec impatience. C’est un projet de 2 millions. J’espère que le département nous aidera. Cela permettrait d’augmenter la plage de fréquentation de la région et de notre commune hors été. Nous aurions une fréquentation sportive nautique que nous n’avons pas. Nous pourrions ainsi augmenter notre attractivité touristique. Il y a toute une vie à créer autour de la Vézère. »

 

Mon implication dans le syndicat Vallée Vézère

« J’ai été vice-président du syndicat pendant plusieurs années. A cette époque, nous ne nous occupions que des rivières et pas des ruisseaux. Nous l’avons repris, avec l’ancienne maire des Farges, qui était présidente, dans une situation catastrophique. Nous avons donc porté le projet du Bassin Versant de la Vallée Vézère. Nous l’avons étalé à toutes les communes avoisinantes. Ce qui fait que nous avons pu avoir beaucoup plus d’adhérents et une assise financière plus importante. »

 

Patrick Gourdon